Et si vous deveniez une entreprise engagée pour la nature ?

L'entreprise peut-elle encore faire abstraction de la biodiversité dans sa stratégie ?

Alors que 40% du PIB est issu de la biodiversité, 100% des entreprises sont dépendantes et ont des impacts sur la biodiversité de manière directe ou indirecte. Une banque aura un impact indirect qui s’exprimera dans le choix de financement des projets, un acteur pharmaceutique aura une dépendance directe, aux végétaux par exemple, nécessaires à l’élaboration de son médicament. Les entreprises ont donc toutes les raisons de l’intégrer dans leur stratégie pour maîtriser leurs risques et créer de la valeur afin d’améliorer leur résilience aux changements environnementaux.  D’autant qu’avec la mise en place des nouvelles directives CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) qui visent à évaluer et comparer les entreprises entre elles au travers de nouvelles normes et obligations de reporting extra-financier sur les actions RSE menées par lesdites entreprises. 

La prise en compte de la biodiversité devient ainsi indispensable
. De plus en plus d’entreprises seront concernées par le sujet d’ici à 2026 et auront à mettre en place leur feuille de route. En effet, même si elles ne sont pas concernées directement, de nombreuses entreprises répondent à des appels à projets de grands donneurs d’ordre qui, eux, sont soumis à la CSRD et choisiront des prestataires leur permettant d’y répondre : Cela permet un effet “boule de neige”.

Comment s'engager pour la biodiversité ?

La Stratégie Nationale Biodiversité 2030 (SNB) donne aussi des lignes directrices aux entreprises et les incite notamment à développer des stratégies et actions en faveur de la biodiversité par le biais du dispositif « Entreprises Engagées pour la Nature ». Le Dispositif « Entreprises Engagées pour la Nature » (EEN) est porté par l’Office Français Biodiversité. Cette initiative vise à développer la mobilisation des entreprises en faveur de la biodiversité et à faire émerger, reconnaître et valoriser des plans d’actions. Pour le moment, 308 entreprises ont adhéré au dispositif et 170 d’entre elles se sont engagées avec un plan d’action concret. L’objectif sur le long terme est que 300 entreprises aient déposé un plan d’action en 2025 et 10 000 en 2030.  

Une approche structurante et opérationnelle

L’entreprise va commencer par signer la charte Act for Nature puis réaliser un état des lieux de ses engagements préexistants avant de cartographier ses impacts et ses dépendances à la biodiversité. Cette approche de double matérialité concerne sa chaîne de valeur et ses différents sites. L’intelligence collective est idéale dans cette démarche, car elle permet de s’appuyer sur des collaborateurs clés qui connaissent bien l’activité et vont pouvoir ensuite être des ressources opérationnelles.  Une fois les enjeux majeurs, facteurs d’érosion de la biodiversité et les contributions positives de l’activité de l’entreprise, identifiés, il reste à déterminer les enjeux prioritaires. Ceux-ci vont constituer la base du plan d’actions composé d’objectifs SMART.

Ce plan fixe des actions sur une durée de 2 à 4 ans
avec des indicateurs de suivi qui permettent de s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue. Le plan est ensuite déposé auprès de l’OFB qui étudie sa recevabilité puis l’accepte, un audit est réalisé au bout de 2 ans. Cette démarche, que BIOCENYS à l’habitude de mettre en œuvre, permet de structurer un indicateur biodiversité dans le pilier environnement de sa démarche RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise) et de se préparer à la CSRD.

Qu'apporte la reconnaissance EEN ?

Focus sur les dispositifs spécifiques

La Région Grand Est est un exemple à suivre avec un engagement fort sur le sujet de la biodiversité. Pour mobiliser le plus d’entreprises possible, la région a lancé un nouveau « module biodiversité » qui permettra de renforcer l’accompagnement technique auprès des entreprises souhaitant monter en maturité sur ce sujet en leur permettant de connaître leurs dépendances, et de maîtriser leurs impacts sur la biodiversité. Ce module sera financé par la région jusqu’à 15 000€ et se conforme aux exigences d’Entreprise Engagée pour la Nature (EEN). BIOCENYS a été sélectionné pour mettre en place cet accompagnement auprès des entreprises et industriels qui ont au moins un établissement dans le Grand Est. 

La
BPI s’empare également du sujet et lancera début 2025 un diagnostic biodiversité, en partenariat avec l’OFB, sur le modèle du diagnostic carbone déjà existant. Le montant des aides financières pour sa réalisation n’est pas connue à ce jour.